FFESSM-NC

Une sortie pour les jeunes avec le Foyer de Nouville

Saviez-vous que le comité régional de la FFESSM essaie aussi de rendre les activités accessibles à tous ? Et notamment à ceux qui n’ont pas forcément l’occasion de mettre souvent la tête sous l’eau alors que le territoire regorge de paysages et de vies sous-marines exceptionnelles ! Que ce soit en soutenant les clubs dans cette démarche ou en organisant des sorties spécifiques.

C’était le cas il y a quelques semaines, lors d’une sortie avec les jeunes du Foyer de l’Enfance de Nouville, dont on vous a fait un petit récit…

Ce matin-là, rendez-vous à 8h avec les jeunes et leurs éducateurs.trices au local de la FFESSM pour accueillir tout ce petit monde. Alex notre pilote a déjà préparé le bateau, et après quelques essais de shortys et combis, c’est parti ! On charge le bateau : palmes, masques, tubas, combis, sandwichs, eau… Tout est prêt. La météo s’annonce calme, peu de vent annoncé avec un temps par contre bien couvert. Mais bon, il fait toujours plus beau au phare Amédée ! Les jeunes sont pour certains bien timides, et heureusement que les copains arrivent à les faire parler un peu ! Mais on compte sur les belles choses qu’on va voir pour attiser leur curiosité. Du coup, direction le phare Amédée, mais avec un petit détour par la patate Tépava, un riche bout du récif situé à la pointe du platier de l’îlot Maître, face au vent. Mais avec ce temps, on peut se permettre d’aller y faire un tour !

UNE TORTUE !

Ah non… Une coco…

UNE TORTUE !

Ah non… Des bulles de plongeurs qui explorent la patate. 

Direction l’épave du Snark, un bateau qui s’est pris une mine de la seconde guerre mondiale parce qu’il est entré dans le lagon sans bateau pilote, et qui gît maintenant à 5 mètres de profondeur, à côté du récif du Snark. Mais là, étant moins abrité, le clapot nous empêche de voir autre chose qu’une tâche sombre. Bon, il paraît qu’il faut faire travailler l’imagination alors c’est l’occasion !

Direction le phare Amédée ! 

– M’sieur m’sieur, on peut aller plus vite ?

Le bateau file déjà à un bon 25 nœuds mais les gamins sont comme des fous, allongés à l’avant du bateau, la tête au-dessus de l’eau, ils ont les yeux qui brillent ! Alex se laisse amadouer. 

– OUAAAAHH !!! L’enc***** (tst tst… langage !), c’est ouf, OUAH trop bien ! 

Un coup d’œil à Alex qui a autant la banane que les jeunes !

On arrive à l’îlot. Le ciel s’est encore assombri mais il ne pleut pas. A l’inverse de Nouméa. On est mieux ici ! L’îlot est quasi désert. Heureusement, parce qu’avec la marée haute, il n’y a pas beaucoup de plage pour se poser. Et malgré les nuages, l’eau reste comme toujours d’un bleu hypnotisant.

Moment équipement !

La frileuse que je suis les fait rire avec ma combi 5mm et mes chaussons alors qu’en shortys ils sont tous en mode « C’est froid quand on rentre mais en fait ça va ». Bon, les ados sont en combi aussi quand même, merci à Alex qui a ramené son rab pour les équiper ! Alex qui leur explique qu’il faut cracher dans le masque pour éviter d’avoir trop de buée… Pour une fois qu’on dit aux ados qu’ils ont le droit de cracher, ils sont ravis et s’en donnent à cœur joie ! 

Tout le monde va à l’eau : les gamins sont super à l’aise et regardent tout partout ! 

Bon sang, je congèle ! Mais comment ils font ?! Bon après, clairement, les jeunes nagent plus que moi, ils font des allers-retours entre Alex et moi, essaient de descendre voir des choses, coursent les poissons… Je vais finir par les imiter et nager dans tous les sens moi aussi ! 

Je suis bluffée par l’un d’eux, c’est un véritable poisson ! Il se lance même dans des petites apnées (qu’on surveille de près oui oui) et malgré une combi de 5mm et une absence de plombage, il arrive à faire des petits canards et nager pendant quelques belles secondes à 2 bons mètres de profondeur ! On veille aux oreilles quand même. Première approche du vasalva.

Ici, une tortue, super chill, qui n’en a RIEN A FAIRE de nous ! On explique quand même que même si elle ne fuit pas, il ne faut pas la toucher pour ne pas enlever le mucus qui la protège des algues et des maladies. Alex trouve un nudibranche… Intérêt limité face à la tortue qui continue à se laisser porter à quelques mètres de nous. 

Là des dawas, des perroquets, des biches de mer… Et même une petite murène dans un trou du récif. Avec tous les tricots rayés qui lézardent sur l’îlot et qui se feraient un plaisir d’en faire leur déjeuner, elle a intérêt à rester bien planquée celle-là ! 

Finalement, après plus d’une heure dans l’eau, on finit par ressortir. Il est 11h. On décide de se sécher tranquillement, de se balader un peu et de pique-niquer. On fait un tour vers le ponton où on voit encore deux belles tortues qui se baladent, et une mue de tricot rayé portée par les vagues. La petite troupe prendra aussi le temps de faire un gros tour de l’îlot, dommage que le phare ne soit pas encore ouvert…

Pendant toute la durée de notre pique-nique on aura vu une multitude de tricots rayés remonter de la plage. Ils reviennent de chasse je suppose. Certains nettement plus épais que d’autres, que ce soit l’âge ou parce qu’ils viennent de se boulotter une murène, on ne saurait dire ! Mais ils passent à la file indienne, c’est marrant, ça me fait penser à des chenilles processionnaires la façon dont ils se suivent. Et plus joli quand même ! 

Le temps file. Il est presque 14h, il va être temps d’aller chercher le bateau. Tout le monde est motivé pour une seconde session PMT ! Et ce malgré le crachin qui continue. Direction Tabou ! 

– Ahou mais on va pas se faire marabouter ?

– T’inquiète, c’est juste le nom du récif mais ça fait longtemps qu’il n’y a plus de tabou dessus. D’ailleurs je ne sais même pas s’il y en a eu un un jour… 

La question est légitime cela dit. Si quelqu’un connait la réponse… 

En tout cas, depuis 1996 celui-ci est inclus dans la réserve naturelle « Grand récif Aboré et passe de Boulari » et ça se voit ! Avec les interdictions de chasse et pêche, le lieu est grouillant de vie ! L’eau est limpide, la visi vraiment pas mal pour l’intérieur du lagon, et les poissons ENORMES.

– Purée si on pète un perroquet là on mange tout le mois ! 

Alors oui mais non du coup, on va pas faire ça hein ! C’est justement parce que personne ne les chasse qu’ils peuvent devenir aussi gros ! Ca faisait longtemps que je n’étais pas venue à Tabou, j’avais oublié à quel point le tombant était magnifique à cet endroit ! Loches de compétition, perroquets, dawas, poissons trompettes, bénitiers. Des nuages d’alevins de je-ne-sais-pas-quelle-espèce. Des poissons de toutes les couleurs planqués dans les coraux. Je cherche des antennes espérant arriver à trouver une des grosses langoustes porcelaines qui habitent ce récif, sans succès. On montre comment les « sapins de Noël » (Spirobranchus giganteus pour les intimes) se rétractent en une fraction de seconde quand on les approche un peu trop près (« OUAH C’EST DINGUE !!!! », oui ils sont très enthousiastes !) Une raie aigle passe furtivement dans le bleu. Même moi j’ai oublié le froid, c’est à tomber par terre (ou à l’eau ?) de beauté. Et pourtant, il fait moche !

Quand on finit par sortir, il est 15h passées… 

Sur le chemin du retour, on fait la course avec un pétrel (il nous bat) et les quelques vagues de sillage qu’on se prend et qui font bondir le bateau font complètement tripper les garçons réinstallés à l’avant ! 

Retour à terre, les garçons sont ravis. Mais les timides retrouvent cependant rapidement leur réserve, et s’éclipsent après le nettoyage. J’aurais bien aimé leur montrer les photos prises ! Mais l’important c’est qu’ils aient aimé leur sortie, et ça, au vu des sourires qu’ils ont eu toute la journée, il n’y a pas de doute !

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